Droits de l'Homme et démocratie en Afrique:quelle réalité?

Publié le par Jessie Merveille Pangui

"Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ".

Les Etats membres de l'Union Africaine ont réaffirmé par leur volonté collective de travailler sans relâche pour l'approfondissement et la consolidation de la démocratie, l'Etat de droit , de la paix, de la sécurité, et du développement dans leurs pays.A travers leur mission commune , de renforcer et de consolider les institutions de la bonne gouvernance, l'unité et la solidarité à l'échelle continentale.

Par ailleurs, de promouvoir les valeurs universelles et les principes de la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l'Homme et le droit au développement.Ils se disent soucieux d'enraciner dans le continent une culture d'alternance politique fondée sur la tenue régulière d'élections transparentes, libres et justes conduites par des organes électoraux nationaux , compétents et impartiaux.

Force est de constater que la volonté collective des Etats membres pour la consolidation et la promotion des principes énumérés dans la charte ne sont plus que des mots vains et deviennent des paroles décoratives de la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

En commençant par les droits de l'Homme, aucun droit n'est respecté , dans certains de nos pays les droits sont bafoués et ce malgré l'existence des lois et textes qui sont censés nous protéger et face à cela la démocratie n'a qu'aucune valeur .D'ailleurs doit-on vraiment parler de démocratie en Afrique? ou mieux encore de solidarité africaine?

Une petite histoire simple, celle de l'opération "Mbata ya bakolo"( la gifle de l'aîné) initiée par le gouvernement de la République du Congo et visant à améliorer et renforcer la sécurité de sa population.La population cible de cette opération est ressortissante du Congo-Kinshasa frère voisin du Congo-Brazzaville , opération très suivie et très médiatisée à l'international et surtout très critiquée. A travers cette opération qui aurait due être un moyen de consolider la solidarité africaine entre les deux pays , on a juste constaté l'existence d'un sentiment de haine de nos frères voisins ( certains sont arrivés au point de brûler le drapeau du Congo-Brazzaville) non pas seulement mais aussi de la part des congolais de Brazzaville envers nos frères voisins et pour d'autres un dégoût et une condamnation de l'opération.Alors que tout le monde s'est focalisé sur cette opération du Congo-Brazzaville, une autre opération a été mise aux oubliettes alors qu'elle a enfreint aux principes des droits de l'Homme.

L'ONG Human Rights Watch a publié un rapport très scandaleux de "l'opération policière Likofi" ( opération coup de poing) initiée à Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014 afin d'éradiquer la délinquance causée par les kulunas. Au cours de cette opération , nombreux jeunes ( 51) ont été abattus de sang-froid par la police non loin de leurs domiciles et d'autres ont été victimes de disparition forcée, indique le rapport de l'ONG Human Rights Watch.

Le ministre congolais de l'Intérieur Richard Muyej a qualifié le rapport de l'ONG de chantage éhonté et d'humiliation contre le gouvernement de la république et le peuple congolais.

Outre le rapport de l'ONG HRW, on précise que le Bureau des Nations Unies des Droits de l'Homme a publié un rapport en octobre 2014 sur les violations des droits de l'Homme commises par des agents de la police nationale congolaise dans le cadre de l'opération "Likofi" .

Face à ces réalités , nos gouvernements ne voulons pas endosser et assumer les responsabilités remettent en cause l'expertise internationale à la limite pour certains gouvernements , ils accusent les ONG d'espionnage.Il faut avouer que malgré l'ingérence permanente des ONG dans les affaires internes des Etats,ces ONG sont d'une grande aide pour certaines populations dans certains Etats Africains.

Si nos propres gouvernements ne peuvent nous garantir le respect des Droits de l'Homme, la démocratie , pourquoi alors sont -ils toujours en défensive quand les ONG militant pour les Droits de l'homme et la démocratie interfèrent? Cela nous pousse parfois à croire que les rapports publiés par ces dernières décrivent la réalité vécue par les populations.

Faut-il réviser la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance?Ou devrons-nous ré-enseigner à chaque Etat membre les principes qui ont été signés par eux mêmes ?

Publié dans Droits humains

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